Xavier DELTOMBE, de Rennes, nous a fait parvenir copie de deux pastels des parents d'Henri WALLON. Il sont signés J. de BAUDE, 1857 et 1858.
Didier Dastarac pense qu'il s'agit de copies soit de miniatures, soit d'huiles sur toile datant des années 1808-1809, époque des fiançailles et du mariage (le 11 juillet 1810) de Fébronie CAFFIAUX (1781-1874) et d'Alexandre WALLON (1783-1849).



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Didier Dastarac nous transmet ci-dessous des renseignements complémentaires sur les parents d'Henri Wallon et quelques extraits de lettres.

NOTE SUR LES PARENTS d’HENRI WALLON

« Martin, Alexandre WALLON était secrétaire de M. de BARNEVILLE, commissaire des guerres à Coblentz, lorsqu’il épousa le 11 JUILLET après de longues fiançailles, Melle Fébronie CAFFIAUX. Cette dernière, troisième enfant d’une famille de treize enfants, avait en effet longtemps hésité à se marier, craignant de laisser à sa mère, Jeanne CAFFIAUX-CHEVAL, toute la charge de ses plus jeunes frères et sœurs, dont elle s’occupait presque seule avec le plus grand dévouement.
Dans les premières années de mariage, au cours de cette période troublée de la fin du 1er Empire, les fréquentes absences imposées à Martin WALLON par ses fonctions auprès de M. de BARNEVILLE, furent particulièrement pénibles à la jeune femme.
En 1815, alors que Martin se trouvait à Guisne, encore loin d’elle, restée seule avec ses deux enfants dans Valenciennes cernée, puis assiégée par les armées alliées, ses inquiétudes pour son mari, pour elle-même et pour ses enfants étaient si vives qu’elle ne cessait dans ses lettres de le supplier de renoncer à ses fonctions, de revenir au plus vite auprès d’elle et de ses enfants : « les deux plus beaux petits enfants du monde », et de chercher un emploi plus stable, même s’il devait moins gagner.
Cédant aux instances de « sa chère Féfé », Martin WALLON dut se résigner à quitter M. de BARNEVILLE pour accepter la direction des Messageries de France LAFFITTE-et-CAILLARD à Valenciennes où, dès lors, il resta définitivement fixé. (Extrait d’une notice sur H. WALLON).
D’après ma mère, Martin WALLON, quand il était directeur des Messageries, occupait la grande maison, rue Capron, à Valenciennes, en face de l’Hôtel de la Caisse d’Epargne, où j’ai passé ma jeunesse. »
                        Louis MENIELLE, in « Les CAFFIAUX, notes biographiques et généalogiques sur les descendants des époux CAFFIAUX-CHEVAL », 1964.

Extraits de lettres écrites à Henri WALLON par sa mère et par Sophie JANNET, sa sœur

« 7 août 1833

(Henri avait parlé d’un Monsieur BERNARD qui avait annoncé sa visite. Sophie soupçonne ce jeune homme qui est « un jeune homme d’esprit dont la conversation à beaucoup plu à Henri » d’avoir été un émissaire dans l’intention « de faire renaître en toi les anciennes idées que tu as nourries assez longtemps ». Sophie lui demande de lui répondre « comme un frère répond à sa sœur avec une franchise entière, sans arrière-pensée, si ce jeune homme était venu dans l’espoir de le décider à entrer dans la carrière qu’il a embrassée… »
Féfé continue : « Cher enfant, je ne prolongerai pas le sujet dont ta sœur t’a parlé ici plus haut ; tu connais ma manière de pensée (sic) à cet égard et combien tu me rendrais malheureuse si je te voyais persister dans une idée si contraire à nos volontés. Cependant crois bien que de toutes les vertus qui te parent, celle que j’estime le plus en toi, c’est la religion. Elle est si bien entendue, si bien comprise, dans tous ses préceptes, qui veut tolérance et indulgence pour toutes les erreurs, que je ne crains pas de dire que tu peux faire beaucoup de bien à notre religion par la douceur de tes sentiments. Mais cette belle morale a bien plus de poids dans la bouche d’un particulier sur la multitude que dans la bouche d’un prêtre, où l’on voit l’obligation du langage.
Je te dirais que ce qui m’a porté à me mettre en tête toutes ces idées sur une visite que ce jeune prêtre t’a faite, c’est que je me rappelle que je t’ai toujours vu entourés de camarades exaltés par la prêtrise. Aujourd’hui que par la mort du jeune DUBOIS, je te vois exempt de toute influence, je vois qu’on met à ta poursuite un bien plus dangereux par la réunion du mérite au savoir. Mr. BERNARD pourrait bien être un envoyé de cette société de congréganistes pour faire un prosélyte d’un homme de mérite comme j’ai la conviction que tu deviendras.
Mon bon ami, marche libre dans ta carrière ; tu n’as pas besoin d’un engagement pour remplir des devoirs que tu aimes, et laisse ta mère heureuse jusqu’à son dernier jour, en lui ôtant de son esprit cette inquiétude qui me tourmente. Je compte bien plus sur la bonté de ton cœur pour moi que sur tous les raisonnements qu’on pourrait te faire… »

Le 16 août 1833

Henri répond à la lettre du 7 août, ayant été très ennuyé pour son premier examen de littérature française…
« …Vous avez cru sans doute qu’en différant de vous écrire je voulais esquiver la réponse à cette fameuse lettre? Soyez sûres que vos craintes sont totalement dénuées de fondement; pas un seul mot n’a été lâché sur ce chapitre. Il faut que vous ayez l’imagination bien frappée pour supposer qu’on ne puisse parler que de cela! Si la société de ce jeune homme m’a été si agréable, c’est parce qu’il m’est toujours doux de converser avec des amis aussi purs et je vois avec bien de la peine, Maman, que vous avez l’air de vous applaudir de la mort d’un de mes amis les plus chers. Soyez sûres, du reste, que je ne céderai sur ce point à des influences étrangères. Ma vocation m’est personnelle; c’est de moi seul qu’elle doit être entendue… »

Lettre d’Henri WALLON à son cousin Henri CAFFIAUX

Le 9 juin 1850

« Mon cher Henri,
Je t’apprends si tu ne l’as pas encore su par DIDIER, que j’ai donné hier ma démission de représentant. Je lui en ai longuement exposé les motifs qu’il pourra te communiquer. En deux mots, je n’avais pu voter la loi électorale pour un seul point qui ne me paraissait pas conforme à la Constitution. Mais dans le public, on ne distingue pas les nuances, ni les motifs de l’opposition. Qui n’est pas avec la majorité est avec les montagnards. N’ayant pu être sur une question aussi grave avec la majorité, ne voulant point avoir l’air d’être avec les montagnards, je me retire. J’aime mieux m’effacer que de paraître aux yeux de certaines personnes dans les deux camps.
Le Moniteur, je ne sais pourquoi,  a oublié de mentionner ma démission au compte-rendu de séance. Mais le secrétaire de la Présidence que je viens de voir m’a affirmé qu’elle avait été communiquée à l’Assemblée. Je t’envoie copie de la lettre que le Moniteur aurait dû publier. Communique-la au Courrier et à l’Impartial, en voyant les rédacteurs de ma part. Je viens de le faire directement à M. DINAUX.
Adieu, je t’embrasse de cœur, »

Henri WALLON

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