« (Paris) 8 février 1875 Mon cher Célestin,
Je suivrai, dès que l'Assemblée se trouvera de nouveau réunie et qu'on
pourra aborder le ministre, les recommandations que vous m'avez
adressées en faveur de M. SAMUEL et de M. DEVACHEZ. Je me suis joint à
BODINA pour recommander au sous-secrétaire d'État l'affaire de la vente
à l'amiable de la maison des Petites sœurs des Pauvres. Je lui ai
fait observer que le bienfait qu'elles venaient de recevoir en
engendrerait un autre, si cette demande était agréée. Il est dans les
dispositions les plus favorables, seulement il faut une information qui
se poursuit. BODINA a dû transmettre à qui de droit la lettre
qu'on lui a adressée officiellement en ce sens.
Je suis heureux de voir que les journaux conservateurs de Valenciennes aient pris mon amendement dans toute sa vérité ; et l'ensemble de ma proposition était assez clair pour que personne n'y prît le change. Il faut sortir le provisoire : parce que ce provisoire est en soi jeu d'inquiétude et ne sert que l'affaire des Bonapartistes, c'est-à-dire d'un parti qui ferait encore la ruine de la France. Je suis curieux de savoir quelle est actuellement l'attitude de l'Impartial à mon égard. Je suppose qu'il eût autant aimé que ce que j'ai fait ait été fait par un autre. Si j'étais disposé à me laisser éblouir par des compliments, j'en aurais été guéri par les injures qui me viennent par une naturelle réciprocité d'autre part. Je fais des vœux pour que ce qui est commencé aboutisse, car je persiste à croire qu'on ne serait pas sorti d'embarras autrement ; et alors tout ce bruit-là cessera et je ne serai pas fâché de rentrer dans mon repos. Je n'ai que de bonnes nouvelles à vous donner de tous les enfants et petits enfants. J'apprends qu'il en est de même de vous tous. Fidèle amitié à toute la famille, Je vous embrasse de tout cœur, Votre père, H. WALLON» |
Célestin Deltombe (1838-1923) |